Comprendre les grands prélèvements pour mieux gérer – Un premier pas dans la bonne direction

À la suite de la publication des données des grands préleveurs sous format d’un tableau Excel (Règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau) par le MELCCFP (ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs), plusieurs acteurs de l’eau ont démontré un besoin d’illustrer la donnée dans un format simple et exploitable. Le projet des préleveurs d’eau vise à déterminer les besoins des différents organismes qui utilisent ou qui sont concernés par cette donnée via un sondage, puis àadapter les données selon les besoins identifiés par les organismes du territoire. Cette démarche permettra à l’OBV d’émettre des recommandations au MELCCFP pour rendre la base de données plus facile à utiliser («user-friendly»), d’accompagner les organismes afin de réduire les bris ou les conflits d’usage ainsi que d’optimiser l’utilisation des ressources en eau.


L’OBV SCABRIC a élaboré un sondage pour évaluer le niveau de connaissances sur les déclarations des préleveurs d’eau et pour identifier les besoins des organismes à solliciter en matière de données des prélèvements d’eau. Ensuite, une exploitation et restructuration liées à la base de données Prélèvements d’eau déclarés depuis 2012 (Version corrigée de février 2024) a été réalisées pour illustrer la donnée des préleveurs sur deux cartes interactives dans le but d’aider à prendre des décisions éclairées.


Puis, une approche de sollicitation a été effectuée pour répondre au sondage et visualiser les cartes interactives des préleveurs d’eau afin de collecter les données des organismes ciblés en effectuant des appels téléphoniques et des envois par courriels.


Par la suite, une compilation et une analyse des réponses issues du sondage a été appliquées afin d’identifier les besoins communs et prioritaires par type d’organisme.


L’étape suivante consistait à corréler la donnée des préleveurs avec des données complémentaires identifiées selon les besoins des organismes ciblés par le sondage (ex: Production d’une carte qui superpose les préleveurs en eau et la recharge en eau, etc). Le résultat des analyses spatiales a été diffusé au public sur le site de l’OBV et fourni sous forme de cartes aux organismes participants. Dans un dernier lieu, des recommandations au MELCCFP ont été décrites. Ces recommandations compilent une synthèse des besoins identifiés par les organismes participants et une liste des anomalies dans la base de données.


L’illustration d’un portrait de consommation réel en eau, quoique comportant une incertitude et des erreurs, ouvre de nouvelles avenues de gestion intégrée de l’eau. Elle permet d’évaluer la ressource en eau et facilite l’estimation des besoins futurs pour diverses activités agricoles, industrielles ou municipales. En effet, les pratiques de prélèvements doivent être adaptées à la réalité des ressources en eau et des milieux aquatiques. En agriculture, l’application des techniques culturales les plus performantes permet de réduire les volumes d’eau utilisés et garantit leurs qualités. En cas de sécheresse, des dispositifs de restriction des usages peuvent être appliqués au cas par cas. En milieu industriel, il est possible de penser à l’économie circulaire, par exemple, l’eau usée de l’un peut devenir l’intrant de l’autre. En milieu urbain, on pense davantage à des pratiques d’économie d’eau.

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